Bernard-Marie Koltès

Né le 9 avril 1958 à Metz, mort le 15 avril 1989 à Paris.

Fils d’une famille bourgeoise messine, Bernard-Marie Koltès réalise ses études secondaires en internat au collège Saint-Clément à Metz. En 1967, il s’inscrit à l’école de journalisme de Strasbourg mais ne s’y présente que quelques semaines.

C’est à l’âge de vingt ans qu’il découvre ce qu’il veut faire de sa vie, en assistant à une représentation de « Médée » interprétée par Maria Casares à la Comédie de l’Est. Son choix est fait, il souhaite devenir acteur. Il essaie alors d’intégrer le Théâtre National de Strasbourg mais rate le concours d’entrée. Il pourra finalement s’y inscrire grâce au directeur de l’époque à qui il a envoyé l’un de ses manuscrits. Impressionné par son talent, il l’intègre dans la section régie.

Bernard-Marie Koltès crée sa propre compagnie de théâtre peu de temps après son entrée à l’école et commence à écrire et mettre en scène. En parallèle à l’écriture, il effectue de nombreux voyages en Afrique, en Amérique Latine et en URSS.

Dramaturge français parmi les plus joués dans le monde, son théâtre n’a rien à voir avec celui de ses prédécesseurs. Fondé sur des problèmes réels, il s’attache à montrer les problèmes d’interaction et de communication entre les Hommes.

 

Bibliographie sélective

Les Amertumes (1970)

La Marche (1970)

L’Héritage (1972)

Des Voix sourdes (1974)

La Nuit juste avant les forêts (1977)

Quai Ouest (1985)

Dans la solitude des champs de coton (1985)

Tabataba (1986)

Roberto Zucco (1988)

Framents : Coco (1988)

 

Citation

« ARIÉE. – Pahiquial !

PAHIQUIAL. – Ariée, enfin. Je me suis égaré. Il n’y a plus de chemin. Qu’est-ce que tu fais ici ?

ARIÉE. – Pourquoi es-tu parti ? Je venais à ta rencontre ; tout le monde te cherche ; nous avons tout juste le temps de rentrer.

CONSTANTIN (On entend sa voix qui résonne dans la maison). – Ne restez pas immobiles, comme cela, plantés au milieu des salles. A l’office ! Les domestiques ne doivent pas demeurer sans rien faire. Ou il faut se cacher. Eh bien, cachez-vous, tant que vous n’avez rien à faire. A l’office !

ARIÉE. – Que voulais-tu faire là-bas ? Pourquoi n’écoutes-tu rien de ce que l’on te dit ? La ville est effrayante, le monde est effrayant, tout cela suit un raisonnement que nous ne comprenons pas, que nous ne pouvons pas comprendre. Tout cela n’a rien à voir avec nous. Il faut s’en écarter, s’en arracher de force et se barricader, entends-tu, se barricader. As-tu donc besoin d’avoir eu la maladie pour savoir ce que c’est ? C’est une maladie, je le sais, je le sais, moi, le monde est une maladie virale et il faut se soigner.

PAHIQUIAL. – Je veux rester ici. (Il s’arrête brusquement.) Pas d’arbre, pas de plante, pas de maison, personne. Juste de la terre où l’on enfonce un peu. Pas de sommet plus haut. »

Source:  L’Héritage, Paris, 1972.

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