Gustave Kahn

Né le 21 décembre 1859 à Metz, mort le 5 septembre 1936 à Paris.

Gustave Kahn réalise des études de lettres à l’École des Chartes avant de réaliser son service militaire en Afrique du Nord. De retour à Paris en 1884, il devient le directeur de la revue La Vogue en 1886 dans laquelle sont proposées des œuvres symbolistes.

En plus d’être directeur et animateur de revues, il est également un écrivain symboliste qui aura marqué son époque. En 1887, il publie Les Palais Nomades, premier recueil réalisé principalement en vers libres. Il publie également des romans et s’essaie au genre mixte.

Amateur d’art averti, il se tourne davantage vers la critique d’art et le journalisme dans les années 1890. Il publie beaucoup de biographies qui mettent en avant des personnes du même courant littéraire que lui.

Très marqué par la vague antisémite qui débute au cours des années 1920, il publie des contes qui portent sur les populations juives et orientales.

 

Bibliographie sélective

Romans

L’Adultère sentimental (1902)

Les Petites âmes pressées (1898)

L’Aube enamourée (1925)

Poésie

Les Palais Nomades (1887)

Chansons d’amant (1891)

La Pluie et le beau temps (1895)

Limbes de lumière (1895)

Le Livre d’images (1897)

 

Citation

A la fontaine d’Amanvillers

« Les jeunes filles sont en fleurs
à la fontaine d’Amanvillers ;
ce n’est point source qui pleure,
mais menue chanson en un gai filet.

Avec des herbes et des joncs
et des pâquerettes et des marguerites,
elles ont tressé des chapeaux ronds
contre le jeune solei, riantes guérites.

La bonne vierge d’Amanvillers
sourit parmi les papillons
qui l’affleurent de leur gaités
azur, rose et vermillon.

Elle montre l’Enfant Jésus
de son vieux geste de pierre
le doux enfant qui fut conçu
sans aucune commune misère.

Mais toute jeunesse songe aux amoureux
après la dînette, on implore la vierge,
la vierge indulgente, aux conseils plus heureux
parmi les verdures que parmi les cierges.

« Ah ! qu’il soit doux et beau et non de ce pays ;
qu’il descende gaiement d’un superbe alezan
au détour connu d’une roule d’ici,
qu’il parle doucement et que son teint soit blanc.

Qu’il advienne sauf des grandes batailles
là-bas, près des forêts, parmi les Allemagnes ;
c’est un courrier, oh ! de victoire, gracieux de taille,
le magister s’écrie, il est beau comme Ascagne,

jeune officier d’autrefois ; de la paille
et du foin sec seront repeclueusement
offerts à son cheval, et sans sol ni maille.
La Patrie fête ses enfants. »

 

Source : Le Livres d’images, Paris, 1897.

© La Lorraine des écrivains

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