Élise Fischer

Née le 13 juillet 1948 à Champigneulles.

Elise Fischer mène plusieurs vies à la fois. Journaliste de presse et de radio, productrice et animatrice télé, elle a également écrit de nombreux romans souvent récompensés ainsi que plusieurs essais consacrés aux droits de l’enfant. Elle a pour habitude d’utiliser la Lorraine et son histoire comme cadre pour ses romans en y dressant de poignants portraits de familles et de travailleurs.

Elle publie son premier roman, Les Enfants de l’apartheid, en 1988 et a aujourd’hui écrit plus d’une trentaine d’ouvrages. Elle s’est également essayé avec succès à la littérature de jeunesse, une première fois en 2008 avec Meurtre au Village du Livre puis en 2012 et 2013.

 

Bibliographie sélective

Romans

Les Enfants de l’apartheid (1988)

La Colère de mouche (1998)

Les Alliances de cristal (2003)

Nous, les derniers mineurs (2005)

Le Roman de la Place Stanislas (2007)

Quand je serai grand (2009)

Le Rêve de la Grenouille (2011)

Au Péril de la vérité (2013)

La Tante de Russie (2014)

Sur le Fil (2016)

 

Citation

« Ma mère avait beau m’avoir expliqué que Nancy, ce n’était pas Saint-Pétersbourg, qui ne s’appelait plus ainsi depuis la révolution russe, quand je déambulais dans la grande ville à la sortie du lycée, j’imaginais et rêvais forcément d’ailleurs. Je voyais la cathédrale de Nancy, et pour moi, c’était ou l’église du Sauveur-sur-le-Sang-Versé dont j’avais trouvé de magnifiques photos dans un ouvrage de la Russie des tsars, ou encore l’église du Tchesma, élancée et fine, dont je me disais : elle est comme l’église Saint-Epvre, mais elle a multiplié des tours. Si j’étais place Stanislas, je voyais les fontaines proches du musée de l’Ermitage accolé au palais d’Hiver. J’ai toujours aimé me transposer dans une autre époque.

La vieille ville de Nancy, dont je savais que certaines maisons dataient du seizième ou dix-septième siècle, me plaisait beaucoup. Témoins de l’histoire, les murs avaient entendu bien des conversations et les restituaient pour peu que l’on tende l’oreille. L’histoire ne pouvait se révéler, j’en étais persuadée, qu’aux âmes attentives. Ces murs exhalaient les souffrances et les amours, les grandes idées et les bassesses liées à l’histoire de l’humanité. Quels complots étaient nés dans ces ruelles ? Quels drames avaient eu lieu ? Plus récemment, Nancy avait eu à souffrir de l’Occupation et des rafles. Et les bâtiments continuaient de s’élever et de défier les ans. Ils résistaient au temps, aux événements, se contentant d’être et semblant dire aux humains venus les admirer : « N’oubliez rien et tirez les leçons du passé pour que l’histoire ne serve pas deux fois les mêmes plats ». »

Source : Le Rêve de la Grenouille, Paris, 2011.

© La Lorraine des écrivains

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