Louis Bertrand
Né le 20 mars 1866 à Spincourt, mort le 6 décembre 1941 au Cap d’Antibes.
Après des études de lettres à l’école normale supérieure, Louis Bertrand devient professeur de rhétorique dans différents établissements à Aix-en-Provence puis Bourg-en-Bresse et à Alger, ville dans laquelle il obtient son doctorat ès Lettres en 1897. Cependant la vie de professeur ne lui convient pas et il décide de démissionner en 1897 pour se consacrer totalement à l’écriture.
Ses premiers romans s’inspirent fortement de ses expériences à Alger mais ceux-ci sont aujourd’hui tombés dans l’oubli. Il réalise également de nombreux écrits sur la Méditerranée et l’Orient.
Il est élu à l’Académie française le 19 novembre 1925 en succession à Maurice Barrès. Son discours d’éloge sur Barrès fait polémique car il est perçu comme trop modeste par la presse qui oblige Louis Bertrand à se justifier dans un article qu’il publie dans Candide.
Bibliographie sélective
Romans
Le Sang des races (1899)
La Cina (1901)
Le Rival de Don Juan (1903)
L’Invasion (1907)
Les Bains de Phalère (1910)
Mademoiselle de Jessincourt (1911)
La concession de Madame Pedtitgand (1912)
Cardenio (1922)
Le Roman de la Conquête (1930)
Essais et biographies
Le jardin de la mort (1905)
Le Mirage oriental (1910)
Gustave Flaubert (1912)
Les plus belles pages de saint Augustin (1916)
Flaubert à Paris ou le mort vivant (1921)
Les villes d’or – Algérie et Tunisie romaines (1921)
Louis XIV (1923)
Les journées du grand roi (1925)
Ma Lorraine, souvenirs et portraits (1926)
Idées et portraits (1927)
Histoire de Napoléon (1929)
Nuits d’Alger (1929)
Histoire d’Espagne (1932)
La Riviera que j’ai connue (1933)
L’Espagne (1937)
La Lorraine (1937)
Un grand Africain : le maréchal de Saint-Arnaud (1941)
Citation
« En une nuit, l’immense blancheur prenait possession du pays. Elle pénétrait sous les portes les mieux closes et s’éparpillait en un semis scintillant sur les dalles des corridors. Le matin, quad on ouvrait l’huis pesamment verrouillé, des amoncellements de neige aveuglante, qui montaient parfois jusqu’à mi-cuisse, vous barraient le chemin. Pour rétablir les communications entre les maisons du village, il fallait entreprendre de véritables travaux de terrassement. Les paysans sortaient les brouettes, leurs pelles, leurs balais. On déblayait les entours des logis, on traçait des sentiers et des routes. Au dehors, la circulation était suspendue. Les chevaux immobilisés soufflaient bruyamment dans les écuries closes. Au-dessus du grand désert blanc, rien ne bougeait que les ailes funèbres des corbeaux affamés, qui s’enhardissaient jusqu’à s’approcher des étables. Des bandes de loups étaient signalées dans les bois des environs. Le garde général organisait des battues, et, de grand matin, on voyait les chasseurs partir, en peaux de bique et en casquettes de loutre, les moustaches hérissées de petits glaçons luisants. »
Source : Ma Lorraine, Paris, 1926.
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