Alexandre Chatrian

Né le 18 décembre 1826 à Soldatenthal, mort le 3 septembre 1890 à Villemomble

Alexandre Chatrian débute son secondaire au collège de Phalsbourg et décide de quitter l’école à seize ans pour travailler en tant que comptable en Belgique. Cette aventure dure deux ans avant qu’il ne retourne en France pour obtenir un poste de maître d’étude au collège de Phalsbourg. A cette occasion, il rencontre Émile Erckmann et ils se découvrent une passion commune pour la littérature et décident de se lancer dans l’écriture. Leur collaboration débute par la réalisation de petits feuilletons. Après des débuts difficiles, ils commencent à se faire connaitre à la fin des années 1950 et publient régulièrement des nouvelles fantastiques.

Au cours des années 1870, Alexandre Chatrian s’intéresse au théâtre. Il écrira des pièces jusqu’en 1885 et décide d’abandonner cette voie suite à l’accueil mitigé de Myrtille, sa dernière réalisation.

Alexandre Chatrian décède à Villemomble le 3 septembre 1890 des suites d’une longue maladie.

 

Bibliographie sélective

Romans

Maître Daniel Rock (1861)

L’Ami Fritz (1864)

Madame Thérèse (1865)

L’invasion ou le fou Yégof (1866)

Histoire d’un paysan, tome 1 (1868)

L’invasion (1879)

Histoire d’un conscrit de 1813 (1883)

Histoire d’un paysan 1789-1815 (1886)

Confidences d’un joueur de clarinette (1930)

Contes

Contes fantastiques (1860)

Contes des bords du Rhin (1878)

 

Citation

« Vous saurez donc qu’avant la Révolution, l’office et seigneurie de Phalsbourg avait cinq villages en dépendant : Vilschberg, Mittelbbronn, Lutzlbourg, Hultenhausen et Hâzelbourg ; que les gens de la ville, ceux de Vilschberg et de Hâzelbourg étaient de condition franche ; mais que ceux des autres villages, tant hommes que femmes, étaient serfs, et ne pouvaient sortir de la seigneurie, ou autrement s’absenter, sans la permission du prévôt. Le prévôt rendait la justice à la maison commune ; il avait droit de juger les personnes et les choses ; il portait l’épée et condamnait même à la potence.

C’est sous la voûte de la mairie, où se trouve maintenant le corps de garde, qu’on mettait les accusés à la question, lorsqu’ils ne voulaient pas avouer leurs crimes. Le sergent du prévôt et le bourreau leur faisaient tellement mal, qu’on les entendait crier jusque sur la place. Et puis on dressait la potence un jour de marché, sous les vieux ormes, et le bourreau les pendait, en leur appuyant ses deux pieds sur les épaules.

Il fallait avoir le cœur bien endurci, pour penser seulement à faire un mauvais coup en ces temps !

Et Phalsbourg avait un haut passage, ce qui veut dire que chaque chariot de marchandises, comme drap, laine, ou autres choses semblables, payait un florin à la barrière ; chaque voiture d’échalas, planches, douves et autres bois charpentés, 6 gros de Lorraine ; […]

Ainsi les gens de Phalsbourg ou des environs ne pouvaient manger, boire ou se vêtir, sans payer une somme ronde aux ducs de Lorraine. »

Source : Histoire d’un paysan 1789-1815, Paris, 1886.

© La Lorraine des écrivains

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