Ernest Beauguitte

Né le 27 août 1869 à Rarécourt, mort en 1935 dans la même ville.

Bibliographie

Roman

L’Âme Meusienne (1904)

Au Pays Meusien, mœurs et coutumes locales (1912)

Vauquois (1921)

Poésie

Les Dolences (1889)

Citation

« Une Sylve profonde, aux clairières heureuses ; des étangs endormis dans leur chuchotante bordure d’ajoncs et de roseaux ; des gorges fraîches à souhait ; – contrée fertile en souvenis historiques, à quelques lieues de la frontère allemande, sur les marches de la Champagne et de la Lorraine, telle est l’Argonne.

Des poètes lyriques, des romanciers l’ont chantée, et notre distingué compatriote André Theuriet lui doit une bonne part de son renom, les historiens n’ont pu l’omettre et en ont décrit – sans les avoir jamais vus – les défilés, ces « Thermopyles de la France » dont parlait Dumouriez ; les géographes nous ont dit la longueur de ses rivières et de ses riviérettes, l’altitude des points culminants de l’Argonne et, avec une exactitude contestable, le nombre d’hectares de ses bois. Or ni les historiens, ni les géographes à la science aride ne nous ont fait connaître l’Argonne. Il faut avoir vécu là de longs jours, et de la vie même des paysans mi-champenois, mi-lorrains ; avoir, bâton en main et sans souci de la fatigue, couru ses villages, suivi ses chemins forestiers ; s’être enfoncé au cœur de la sylve, par des sentiers à peine tracés, hantés surtout des sangliers et des chevreuils, avoir rêvé dans le taillis ou la futaie, au pied des arbres, parmi les mousses fraîches, les fleurs et les… champignons, avec seulement un coin de ciel déchiqueté au-dessus de sa tête, pour saisir le charme intime et berceur de ce coin de terre. »

Source : L’âme Meusienne, Paris, 1904