Jean Vautrin
Né le 17 mai 1933 à Pagny-Sur-Moselle, mort le 16 juin 2015 à Gradignan.
Lauréat du concours de l’Institut des hautes études cinématographiques, il est lecteur de littérature française à l’Université de Bombay avant de devenir assistant réalisateur de Roberto Rossellini. A son retour en France, il réalise 5 longs-métrages puis s’éloigne du cinéma dans les années 1970 pour se consacrer uniquement à l’écriture. Son premier ouvrage, un roman policier, est publié en 1973. Il est révélé au grand public en 1989, lorsqu’il obtient le prix Goncourt pour Un Grand pas vers le Bon Dieu.
Il est l’auteur d’une vingtaine de romans et nouvelles.
Bibliographie sélective
Romans
A bulletins rouges (1973)
Mister Love (1977)
Le Mensonge (1978)
Canicule (1982)
La Vie Ripolin (1986)
Le Roi des ordures (1997)
L’Homme qui assassinait sa vie (2001)
En attendant l’eau chaude (2007)
Gipsy Blues (2014)
Nouvelles
Baby-Boom (1985)
Dix-huit tentatives pour devenir un saint (1989)
Courage chacun (1992)
Si on s’aimait ? (2005)
Maîtresse Kristal et autres bris de guerre (2009)
Citation
« Lorsqu’il a dépassé le midi de son existence, que les odeurs douceâtres de la société de renoncement, presque à vomir, le laissent sur le sable – sans idée, ni rêve ni désir -, il est singulièrement beau et frais et inusuel pour l’homme, inconscient d’une si grande occasion de revenir sur le lieu de sa naissance et de le contempler avec de nouveaux yeux d’enfant.
Ainsi en fut-il, ce jour récent où fuyant les gaz d’égout épandu par des haleines en cabale je laissai piailler les vicieux jetards et repassai par la Lorraine. Ce que vous lisez est écrit bien clair ! Rien qu’à la revisiter, carne aux souvenirs splendides, j’ai senti sous mes paupières la brûlure de larmes imprévues. J’étais assis par terre, dos contre un arbre ç mirabelles. Le ciel me semblait un jardin de feu. J’étais en mon pays. Sans honte je lui appartenais. Sans honte j’ai laissé faire fontaine à mes larmes, garant que celui qui s’écarte de sa terre n’y peut mais. Il est tenu en laisse. Le pays natal est en nous. Il chemine. »
Source : Symphonie-Gabruge, Paris, 1994
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