Roger Bichelberger

Roger Bichelberger est né le 23 novembre 1938 à Alsting.

Après avoir été déporté avec sa famille à Châtelaillon-Plage dans les Charentes, il retourne dans son village natal un an plus tard, alors annexé par l’Allemagne nazie.

Une fois la guerre terminée, il découvre le français grâce aux lectures que son père fait pour sa mère. Cependant ce dernier décède en 1939 et laisse sa femme et ses enfants sans aucune ressource.

Roger Richelberger entre au collège d’Art-sur-Meurthe en 1949 puis à Saint-Hippolyte en 1953. Les jeux d’enfants ne le passionnent pas, il préfère les moments de solitude pendant lesquels il invente et anime des personnages. Son professeur de français de l’époque devient son mentor. Il lui permet d’accéder à différentes lectures qui l’amènent à réaliser ses premiers écrits à l’âge de quinze ans. Des problèmes de santé le forcent à stopper ses études qu’il terminera quelques années plus tard par correspondance.

Il devient alors instituteur puis professeur dans différents établissements après avoir obtenu l’agrégation en lettres modernes. Par la suite, il passe un doctorat mais n’envisage pas d’enseigner à l’Université et reste en poste en lycée. Au cours des années 1970, il propose à ses élèves de créer une revue de poésie et un club littéraire où sont invités de nombreux écrivains.

En 1961, il publie une pièce de théâtre sous le pseudonyme Roger de Saint-Deny. Son premier roman, A l’Aube du premier jour, est quant à lui publié sous son vrai nom. Passionné de littérature, il a depuis publié de nombreux romans, essais et poèmes.

En 1977, il devient membre du Jury Erckmann-Chatrian puis membre du jury des écrivains croyants en 1987.

Il propose également des critiques littéraires pour le Républicain Lorrain et le magazine Panorama.

 

Bibliographie sélective

Romans

Les Noctambules (1977)

Comme un éveilleur d’aurore (1982)

Un exode ordinaire (1983)

Le Vagabond de Dieu (1989)

L’Été, terre étrangère (1992)

Anioutka, roman (1994)

La Nuit de Dante (1997)

Celle qui gardait toutes choses en son cœur (1999)

Innocences, nouvelles (2002)

Le Déserteur (2004)

A l’aube du premier jour (2007)

La Fille à l’étoile d’or (2010)

Bérénice, roman (2012)

Essais et nouvelles

Rencontre avec Mauriac (1973)

L’Unité maintenant (1993)

Le Jardinier (1990)

Marie, Mère de Dieu (1997)

Le Petit Livre de la faiblesse (1997)

Les Douze Appels (1999)

Prier 15 jours avec Chaminade (2000)

La Première en chemin (2004)

Neuf chemins de méditation avec Marie (2014)

Noël était venu sans rien dire à personne (2014)

Poésie

Le Dieu en fleur de sang (1973)

La Ténèbre des noces (1990)

Biographie

Petite vie de Marie (2004)

Citation

« J’ai été nommée à ce poste au mois d’août 1914 et j’ai rejoint le village d’Alstingen-Zinzingen début septembre. On venait d’exécuter l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, l’Autriche-Hongrie avait déclaré la guerre à la Serbie, on mobilisait en Russie, la France avait assassiné Jean Jaurès, mon pays venait de s’en prendre à la Russie, puis à la France ; à Rome, on était en train d’élire le successeur de Pie X, Sarrebourg tombait et moi je débarquais à Alstingen-Zinzingen, nebst Spichern, avec ma toute jeune science et mes illusions. Je n’étais pas la seule à en avoir. Au village, on s’en moque.

AZ, comme je l’appellerai ici par commodité, est un pays étrange. Il s’étire à flanc de couteau sur plusieurs kilomètres, long comme un jour sans pain, de part et d’autre d’une rue principale avec, de temps à autre, une échappée vers la vallée ou la colline, vite condamnée à l’impasse. Comme si un impitoyable dieu avait tranché d’un coup de serpe toute velléité de fuite. Comme s’il fallait que le village rouge de A à Z, fidèle à la grand-rue comme destin. Et les maisons roulent en effet, regroupées tout d’abord en une sorte de couleuvre qu’on appelle Alstingen, accotées comme pour se tenir chaud, pour serrer le rang devant l’adversité. Puis, surplombant la vallée, la rue redevenue route le temps d’une chanson court, escortée par une double rangée de tilleuls. Elle parvient ainsi à Hesselingen, où se sont perdues quelques demeures autour des points de ralliement que sont l’église, l’école et la mairie, la Bürgermeisteramt, qu’elle contourne. Une grimpette, un virage, et elle rattrape l’autre moitié du reptile, à Zinzingen, qui n’en finit pas de serpenter, avec ses bâtisses agglutinées. »

Source : Anioutka, Paris, 1994

© La Lorraine des écrivains

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