Léon Werth

Né le 17 février 1878 à Remiremont, mort le 13 décembre 1955 à Paris.

Élève studieux, il intègre une prépa littéraire au lycée Henri IV avant d’arrêter ses études pour vivre de sa plume et devenir rédacteur dans différentes revues.

Il publie son premier roman, La Maison Blanche, en 1913 pour lequel il rate de peu le prix Goncourt.

Mobilisé en 1914, il est envoyé à l’avant dans l’un des pires secteurs où il sert comme opérateur radio. Il est réformé en 1915 en raison d’une infection pulmonaire. Choqué par ce qu’il a vécu, il publie Clavel Soldat en 1919, un récit fortement anti-guerre.

Il rencontre Antoine de Saint-Exupéry en 1931 avec lequel il se lie d’une grande amitié.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, au cours de l’occupation, Léon Werth refuse de quitter la France et s’installe dans le Jura. Fiché en tant que juif, il n’a plus l’autorisation de publier ses œuvres. Après la guerre, il collabore dans la revue Liberté de l’Esprit.

Bibliographie sélective

Romans

La Maison blanche (1913)

Clavel Soldat (1919)

Yvonne et Pijallet (1920)

Le Monde et la ville (1922)

Pijallet danse (1924)

Cochinchine (1926)

Marthe et le perroquet (1926)

Une Soirée à l’Olympia (1927)

33 jours (1940)

Monographies

Claude Monet (1928)

Saint-Exupéry – Tel que je l’ai connu… (1948)

Citation

« A Nancy, le détachement forme les faisceaux dans une rue. On attend des ordres. Nancy… Paradoxe de cette guerre !… Révolutionnaire, Clavel va défendre cette Lorraine et peut-être reprendre l’Alsace, cette Alsace que les patriotes professionnels reprenaient annuellement en effigie, sous les espèces de la statue de Strasbourg. Il est le soldat de cette reprise sur l’Allemagne militariste. C’est là, sans doute, qu’il rencontrera Barrès, au carrefour d’une route, entre deux escarmouches… Il lui donnera une pipe de tabac…

Des vieux, des femmes, des enfants, s’approchent. Clavel cause avec une ménagère coiffée d’un fichu. Elle parle sur ce ton litanique qu’ont souvent les femmes du peuple :

  • Et puis, ce sera toujours la même chose… Quand la guerre sera finie… s’il y a une bonne place… elle sera plutôt pour un Alsacien-Lorrain ou pour un Allemand que pour un Français…

Clavel croit avoir mal entendu. A-t-elle vraiment dit : « un Alsacien Lorrain ou un Allemand ? »

Il lui demande :

  • Mais, Nancy n’est donc pas en Lorraine ?…

Un peu indignée, elle répond :

  • Nancy est en France, dans la Meurthe-et-Moselle…

Ceux du sol et la pensée de la race. Les humbles et l’histoire. »

Source : Clavel Soldat, Paris, 1919

admin