Alfred Mézières
Alfred Mézières étudie au lycée à Metz, puis entre à l’Ecole normale supérieure à 19 ans en 1845. Ses études sont interrompues par la révolution de 1848. Il enseigne la rhétorique à Metz en octobre 1848 puis rejoint l’Ecole française d’Athènes où il passe son doctorat ès lettres.
Il est professeur à Toulouse en 1853, puis à Nancy en 1854, et enfin en Sorbonne en 1861. En 1863 il y occupe la chaire de littérature étrangère. Il est spécialiste de littérature italienne et anglaise, en particulier Machiavel, Dante, et Shakespeare. Il est co-fondateur du journal Le Temps.
En 1870, il est correspondant de la Revue des deux mondes pour tout ce qui concernait la guerre dans l’est, puis collaborateur de la Revue alsacienne, du Temps, et président de l’Association des journalistes parisiens. Il entre en 1874 à l’Académie où il succède à Saint-Marc Girardin.
Il eut également une carrière politique, en tant que Conseiller général de Longwy en 1874, député de Briey en 1881 et vice-président de la Ligue des patriotes créée en 1882 par Paul Déroulède. Elu sénateur de Meurthe-et-Moselle le 26 août 1900, il est réélu le 7 janvier 1906.
Au temps passé, paru une première fois en 1906, est un recueil de souvenirs.
Alfred Mézières était enfin officier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, commandeur de l’ordre de Léopold, de Sainte-Anne, de Saint-Stanislas et de nombreux ordres étrangers.
Il meurt en 1915 dans sa ville natale, en territoire occupé, où il se trouvait à la déclaration de guerre.
Bibliographie
Morts et vivants (1897)
Au temps passé (1906)
De tout un peu (1909)
Pages d’automne (1911)
Ultima verba (1914)
Citation
« La partie de la Lorraine la plus éprouvée depuis le commencement de la guerre est le département de la Moselle. Là se sont livrés des combats, là se sont abattues des souffrances dont nous ne connaissons pas tous les détails, mais qui épouvantent l’imagination. Cette jolie ville de Forbach, que nous avions vue si confiante au début de la campagne, a été enveloppée dans le désastre du général Frossard. Qui sait combien d’habitants y sont morts sous les balles prussiennes, combien de maisons les obus ont incendiées ? A Saint-Avold, où arrivaient le 17 juillet les premiers soldats français, où l’armée française a campé si longtemps dans une inaction de mauvais augure, que de ruines aujourd’hui ! et quelle effroyable misère si nous en croyons les rares témoignages qui nous parviennent ! Au milieu de cette paisible et heureuse contrée ont passé d’abord les régiments décimés du général Frossard, puis l’avalanche de l’armée prussienne descendant vers Metz. »
Source : Récits de l’invastion : Alsace et Lorraine, Paris, 1871.
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