Robert Laverny

Né le 8 janvier 1892 à Thionville, mort le 11 novembre 1969 dans la même ville.

Fils de conseiller juridique et financier, Robert Laverny perd sa mère peu de temps qu’elle l’ait mis au monde.

Il commence ses études au lycée de Thionville puis au Lycée Henri Poincaré à partir de 1906. Très indiscipliné, il reste toutefois un enfant intelligent et obtient le premier prix d’allemand et le second de latin.

Il publie son premier recueil de poèmes, Au Fil du Rêve, en 1910, à seulement 18 ans.

Après avoir obtenu son baccalauréat, il entre à la faculté des lettres de Nancy pour y préparer une licence d’allemand.

A 22 ans, il réalise son service militaire au 26ème régiment d’infanterie à Ypres. Blessé, il est évacué et alors qu’il est en convalescence, on lui accorde l’autorisation de suivre les cours d’élèves officiers et il est envoyé en Algérie.

A la fin de la Première Guerre Mondiale, il retourne à Nancy et découvre avec horreur une ville saccagée. Après avoir accepté un emploi dans une usine d’Hagondange, il revient rapidement à Nancy puis part en province et choisit une vie d’errance pendant laquelle il prépare le recueil de la folle Etoile entre 1920 et 1923. Puis il décide de partir au Cameroun, où il travaille pendant trois ans en tant qu’adjoint des Services Civils, avant de revenir en France.

Il regagne Nancy fin 1929 pour y reprendre sa vie d’errance. Il vit au jour le jour, aidé par ses amis, et continue d’écrire. Il fit de nombreux voyages à Paris pendant lesquels il rencontrait des poètes, peintres et écrivains.

Au début de la Seconde Guerre Mondiale, Robert Laverny est convoqué au centre d’Écrouves mais le colonel avec lequel il est en désaccord le renvoie. Alors que Nancy est aux mains des allemands en 1940, il entre dans la résistance. Il fut arrêté et incarcéré à Compiègne en 1942, où il resta pendant presque deux ans avant d’être déporté à Neuengamme.

Il retrouve les rues de Nancy en 1945. Découvert un soir enroulé dans une couverture, René Muller l’installe dans une chambre qu’il gardera pendant 23 ans.

Il décède le 11 novembre 1969 des suites d’un cancer du poumon.

 

Bibliographie sélective

Au Fil du rêve (1910)

La Folle étoile (1923)

Reflets (1929)

Moi, prince de la rue (1937)

 

Citation

« Mon âme flotte au vent gris-perle de Lorraine

Lequel, rageusement, persifle à Vaudémont

Et lammente en Sion.

Inespérée, une éclaircie ! Et, sur la plaine,

Trois fines lames d’or, du ciel venues,

Scintillantes saluent.

On voit l’avoir fuir, les peupliers frémir ;

Un hêtre pourpre orchestre la verdure…

Délicieux, un long soupire,

Comme d’amour, nous enveloppe ; hélas guère, il ne dure.

Car déjà, gris et noir, le ciel rallie

Notre mélancolie. »

Source : Moi, prince de la rue, Nancy, 1937.

© La Lorraine des écrivains

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