Anne-Sophie Brasme

Née en 1984 à Metz.

Au terme de ses études à l’Université Paris IV-Sorbonne, Anne-Sophie Brasme est reçue à l’agrégation de lettres modernes en 2007 et débute une carrière de professeur.

Elle sort de l’anonymat en publiant son premier roman en 2001, Respire, alors qu’elle n’est âgée que de 17 ans. Très bien reçu par la critique, le livre obtient le prix du premier roman de l’Université d’Artois.

Anne-Sophie Brasme a depuis publié deux autres romans, l’un en 2005, Le Carnaval des Monstres, et Notre vie antérieure en 2014.

 

Bibliographie

Respire (2001)

Le Carnaval des Monstres (2005)

Notre Vie antérieure (2014)

 

Citation

« Je m’appelle Charlène Boher et j’ai dix-neuf ans. Cela fait bientôt deux ans que je moisis ici, à attendre que le même jour passe et se termine. A peine sortie de l’enfance, j’avais déjà commis l’irréparable. La nuit du 7 au 8 septembre, il y a deux ans, j’ai tué. Je l’avoue. D’ailleurs, j’ai tout raconté à la police. J’étais jeune, et certains ajouteront « dépourvue de toute notion et de maturité pour une adolescente de seize ans ». Néanmoins, je n’ai pas agi sur un coup de tête. Je savais pertinemment ce que je faisais, j’avais prévu chaque détail, toutes les conséquences de mon acte. Les gens autour de moi auront beau me mépriser, me lancer des regards de haine, je ne regrette rien, vous entendez, rien de chacun des événements qui ont détruit ma vie. Sombrer dans la folie, ce n’est pas qu’une fatalité, c’est peut-être aussi un choix.

Mais quelque part, j’ai sans doute choisi de ne pas avoir à regarder les erreurs du passé. J’ai fui par lâcheté, par refus de répondre aux pourquoi et aux comment de ma vie, et par haine de moi-même. J’avais peur. Je craignais la douleur, celle de l’évidence d’abord, je redoutais la vérité autant que les remords, les passages à vide, les boules qui vous oppressent au fond de la gorge, les remises en question, la révolte. J’avais peur, tout simplement, d’avoir été aveuglée et de devoir soudain ouvrir les yeux. Bref, de regretter. »

Source : Respire, Paris, 2001.

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